[les chats]
Les amoreux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissant et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont friluex et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L´Érebe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grand sphinx allongés au font des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunneles mystiques.
[
in BAUDELAIRE, Charles -
Les Fleurs du Mal. [s.l.]: Pocket, 1989.]
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